Khornya l'éternelle solitaire

Khornya se réveilla en sursaut, le souffle coupé. Quelque chose n'allait pas. Elle le sentait. Mais quoi ? Troublée, elle enfila sa tunique et sortit de l'auberge du port de Menethil, dans laquelle elle avait fait halte pour la nuit. Elle alla s'assoir sur les quais, face à Kalimdor, et bientôt Tigrou la rejoignit, frottant sa tête contre la cuisse de la jeune elfe comme pour lui demander ce qu'il se passait. Distraitement, Khornya posa sa main sur la nuque de son tigre, puis entreprit de le gratter derrière les oreilles. Tigrou s'étira de cette manière si ... féline, dont il avait l'habitude, en fonçant ses griffes dans les planches du quai et émettant un bref grognement de plaisir.

Khornya contemplait l'horizon, l'air absent. Ses longs cheveux d'argent retombaient comme une cascade d'eau pure sur ses fines épaules, encadrant un visage aux traits doux mais impassible, presque froid. Elle était élégante même dans sa simple tunique de voyage, et elle se tenait si droite, avec un regard si intense, que tous ceux qui posaient les yeux sur elle en étaient impressionnés. Au loin, la Lune éclairait d'une lueur inquiétante les contours d'un îlot, donnant au paysage une allure mystique.

L'elfe secoua la tête et soupira en signe de renoncement. Elle était sûre de son intuition. Non, impossible qu'elle se soit trompée. Ce sentiment l'avait poignardée violemment, celui que quelqu'un -quelqu'un de proche- avait désespérement besoin d'elle. Et à présent elle ressentait toujours un certain malaise. Depuis qu'elle avait quitté Teldrassil et sa famille, elle vivait en solitaire, avec pour seul compagnon Tigrou, le tigre qu'elle avait apprivoisé et qui était devenu un véritable ami. Elle s'était bien attachée à quelques personnes sur sa route -l'image d'Alläna, chef de sa guilde et amie, traversa son esprit-, mais elle n'était pas certaine qu'elle ressentirait une telle détresse si une de ces personnes était en danger à l'autre bout du monde. Non. Plus elle y pensait, plus son inquiétude grandissait. Elle savait parfaitement qu'il s'agissait de la seule personne avec qui elle ait jamais été liée, jusqu'au plus profond d'elle même. Khornya secoua à nouveau la tête, désemparée. Non, ce n'était pas possible. Elle était si forte ...

Quelques vaguelettes lui éclaboussèrent soudain les pieds, lui imposant un brusque retour à la réalité. Elle enfouit sa tête dans ses mains. Depuis combien de temps était-elle partie ? Il lui semblait avoir quitté Darnassus il y a si peu de temps ... Mais pourtant, elle avait fait beaucoup de chemin depuis, c'était certain. Et de son côté, elle avait dû faire de même ...

Son nom lui échappa comme un souffle, et se perdit aussitôt dans la brise.

Bien sûr, Khornya se souvenait de tout. Mais tant de lunes avaient défilé dans le ciel depuis la dernière fois qu'elles s'étaient vues ... Se pourrait-il que, malgré la distance, et surtout après tout ce temps, ce soit sa voix qu'elle ait entendue dans son sommeil, l'appelant à l'aide ? Le coeur de Khornya se serra. Elle aurait tant voulu se tromper ... Mais cela ne faisait aucun doute. Les souvenirs se bousculaient dans sa tête. Leur enfance sur Teldrassil, leur passion commune pour les animaux et leur engagement dans les forces de l'Alliance en tant que chasseuses ... Leur séparation.

Khornya se redressa brusquement. Il n'y avait pas de temps pour ça. Elle avait besoin d'aide, et c'était Khornya qu'elle avait appelée de tout son coeur. Elle devait la retrouver. A tout prix. Son regard se dirigea à nouveau vers l'horizon, dans la direction de Kalimdor. Oui, c'était là qu'elle allait commencer. Teldrassil. Son coeur se serra à l'idée de revoir la forêt qui l'avait vue naître.
"Viens, Tigrou."
Le tigre se leva docilement et lui suivit en trottinant jusqu'à l'auberge. Elle n'avait pas grand chose à préparer. Elle était toujours sur le qui-vive, prête à décamper pour suivre une piste ou échapper à des poursuivants. Et demain matin, elle prendrait le bateau pour Auberdine. De là, elle prendrait un griffon jusqu'à Darnassus. Et alors, un long voyage l'attendrait.

Toffu est impatient de lire la suite de ton histoire ...

Une ombre court à travers la forêt. Rapide, très rapide. Les branches semblent presque s'écarter sur son passage. Une biche cesse de brouter, les oreilles dressées, puis reprend de plus belle alors que l'ombre passe à côté d'elle et s'éloigne vers le nord. Les feuilles se soulèvent légèrement derrière elle, dans un bruissement à peine perceptible pour une oreille non entraînée. Rien ne paraît pouvoir l'arrêter.

La forêt s'éveillait doucement, comme lentement ramenée à la vie par les rayons du soleil matinal. La biche entreprit de croquer un pissenlit fort appétissant qui la nargait depuis quelques instants,, l'air de dire "oh, regarde comme je suis joli, quel goût délicieux je dois avoir !". Et en effet, il était succulent. Si bien que peu après, l'animal pourcourait les environs à la recherche d'autres drôles de plantes jaunes.
Un éclair fendit l'air parfumé de la fôret et la biche s'abattit sur le sol, sans vie. La créature qui avait surgi de derrière un buisson prit le temps d'essuyer son arme ensanglantée -une épée pas très affûtée- sur l'heurbe encore humide de rosée, puis fit un signe avec son autre bras, qui tenait quant à lui un bouclier cabossé. Aussitôt une douzaine de créatures quittèrent les broussailles, et tous suivirent l'éclaireur qui semblait avoir repéré une piste. Rien qu'à voir l'état de leurs armes et armures, n'importe qui aurait pu dire qu'ils traquaient l'ombre depuis longtemps. Et qu'elle leur en avait fait voir de toutes les couleurs.

L'ombre s'arrêta, hésitante. Non loin, on entendait des bruits de branches lourdement écrasées. Du sang maculait les feuilles là où elle venait de passer. Soudain, l'ombre disparut.

Les bruits se rapprochaient. L'éclaireur orc vit le sang par terre. Il ouvrit ce qui devait sans doute lui tenir lieu de bouche, mais aucun son ne vint. Une énorme boule de poils, tous crocs et griffes dehors, avait bondi de nulle part et lui avait arraché la gorge d'un coup de patte. Le temps semblait tourner au ralenti. L'éclaireur s'écroula, son sang se répandant rapidement hors de son corps. L'ours émit un grognement furieux et chargea dans la masse verdâtre des assaillants. Au même instant, la première flèche surgit du feuillage épais d'un grand chêne et vint se planter avec une incroyable précision dans une faille que l'armure de l'orc le plus proche présentait au niveau du genou, et ce dernier se brisa net. Dans un hurlement de douleur, l'orc tomba lourdement sur l'ours et lui fit une profonde entaille au flanc, tout en craint quelque chose qui devait probablement signifier "cette connasse d'elfe est dans l'arbre !", car tous les autres se ruèrent sur le chêne qu'il désignait. Pendant un instant, une pluie de flèches s'abattit sur les orcs, en éliminant quelques-uns dans une dernière tentative de survie. Mais bientôt l'arbre était abattu, et un cri s'éleva du groupe de créatures. On y sentait la haine, la soif de sang et de vengeance. L'elfe fût traînée à terre, et son sang éclaboussa chacun des orcs, qui à maintes reprises plantèrent leurs armes dans le corps inanimé.

"NOOOOOOON !!!"
Khornya était en sueur, et son coeur battait à tout rompre. La peur lui serrait le ventre. Le temps qu'elle réalise que ce n'était qu'un cauchemar, une larme coulait sur sa joue.
"Ellessar, ne meurs pas ..." murmura-t'elle.
Tigrou, que le cri avait réveillé, remua au bout de la couchette. Sa majesté féline donna clairement l'impression à Khornya qu'il lui signifiait de ne pas le réveiller lui -être suprême- pour si peu, la prochaine fois. Elle se rallongea en prenant garde à ne pas le déranger, et ferma les yeux tout en espérant ne pas se rendormir, si cela pouvait lui éviter un autre mauvais rêve.
Les mouvement du bateau eurent rapidement raison de ses inquiétudes, et Khornya se rendormit. Alors qu'elle sombrait, elle parvint à articuler quelques mots, peut-être plus pour se rassurer qu'à l'intention de son amie.
"J'arrive ..."

Merci pour ce très bon moment de lecture ! Et bravo!

Toffu

tu ma tout le temps surpris mais ta fait fort GG le suppens

ewi un gnome qui tadore et te veut du bien

Quand le navire de l'Alliance accosta à Auberdine, Khornya s'était remise de ses émotions de la veille, et n'en était que plus déterminée. Elle avait envoyé une lettre à son amie Alläna avant de partir, pour la rassurer, et maintenant plus rien ne la retenait d'aller chercher Ellessar. Elle n'avait pas dit grand chose à Alläna, mais elle espérait qu'elle comprendrait. Qu'aurait pensé le chef des Etoiles si elle lui avait écrit "J'ai rêvé qu'une amie d'enfance que je n'ai pas vue depuis des lustres était en danger, je pars immédiatement à sa recherche." ? Elle se serait probablement fait la réfléxion que Khornya n'était pas franchement quelqu'un sur qui l'on pouvait compter, a qui elle pourrait confier des responsabilités. Oui, sans aucun doute. Khornya se rendait bien compte que tout cela avait l'air absurde, mais quelque chose lui disait d'y croire. Et si elle était sûre d'une chose, c'était qu'il fallait écouter son coeur. Ellessar l'avait appelée, peut-être inconsciemment, peut-être sans vraiment savoir ce que Khornya pourrait faire pour elle, mais elle l'avait fait. C'était indéniable. "Et si les autres ne comprennent pas, se dit-elle alors qu'elle grimpait sur le dos du gryphon, ce n'est pas mon problème."
N'empêche qu'elle serait triste, au fond, si Alläna ne la prenait pas au sérieux. C'était une humaine, bien sûr, et une fameuse guerrière de surcroît, alors évidemment elle n'était pas douée d'une sensibilité extraordinaire, et surtout elle n'était pas à l'écoute de la nature, de son coeur, comme l'étaient la plupart des elfes. Mais dans ce cas précis, l'amitié devrait surmonter l'incompréhension ... ou du moins, Khornya osait l'espérer.

Le gryphon atterrit, et toutes les pensées noires de Khornya s'évanouirent alors qu'elle pénétrait dans la cité de Darnassus. Elle venait ici régulièrement, et la capitale n'avait pas de secret pour elle. De toute façon, le chemin qu'elle voulait emprunter n'était pas bien dur à trouver : c'était le seul qui sortait de la ville - le téléporteur qu'elle venait d'emprunter mis à part. En passant sous la gigantesque porte qui s'ouvrait sur une forêt dans laquelle elle n'avait pas mis les pieds depuis une éternité, Khornya s'arrêta, le regard lointain.

"Tigrou, reviens ici !"
Le jeune tigre se moquait éperdument des ordres que Khornya lui lançait, et gambadait entre les arbres.
"Regarde Gribouillis, il est sage lui !" fit-elle sur un ton désespéré.
L'ours qui marchait devant eux était en effet on ne peut plus calme, mais cela ne sembla pas inspirer l'espiègle Tigrou. La jeune fille - femme - qui l'accompagnait se retourna et gratifia Khornya d'un grand sourire.
"Ne te précipite pas, lui dit-elle. Un animal sauvage ne peut renoncer à la liberté du jour au lendemain. Il apprendra à devenir ton plus fidèle compagnon, mais laisse-lui le temps. Contente-toi de lui apporter tout ton amour, Khornya."
Khornya ne répondit pas, se contentant de soupirer en direction de Tigrou qui revenait vers elle l'air satisfait, : visiblement, il s'était roulé dans la poussière du chemin. Relevant la tête, elle observa un instant le couple devant elle. Les portes de Darnassus étaient en vue. Ellessar avait tellement grandi, elle était devenue tellement mûre ... Khornya se sentit soudain bien jeune pour quitter sa forêt. Comme si elle avait lu dans ses pensées, Ellessar ralentit le pas pour se mettre à sa hauteur, et plaça un bras autour de ses épaules.
"Ne t'inquiète pas, lui murmura-t'elle à l'oreille. Tout va bien se passer, je suis avec toi."
Elle lui sourit encore une fois.
"Et puis, ajouta-t'elle, tu te débrouilles déjà très bien ! Bientôt, l'Alliance ne pourra plus se passer de Tigrou et toi, crois moi !"

Ce jour-là, Khornya avait eu la folie de croire qu'elles ne se quitteraient jamais.

Elle s'enfonça dans la forêt, Tigrou à ses côtés.
"Eh bien mon ami, tu es bien sage à présent ..." remarqua-t'elle.
Le tigre tourna la tête vers sa maîtresse, et elle aurait juré qu'il souriait.
"Je suppose que nous avons tous grandi, fit-elle dans un soupir. Pourvu que le village n'ait pas changé, lui ..."

A son arrivée à Dolanaar, Khornya observa les bleus s'entraîner avec une sorte de tendresse. Ils étaient si maladroits, et si déterlinés à la fois ! Elle sourit à la ronde, et sentit de l'admiration émaner des plus jeunes ; oui, ils étaient bien loins ses propres débuts en tant que soldat de l'Alliance, impatiente d'apporter son soutien sur le front. Pourtant, le jour où elle avait manié un arc pour la première fois lui semblait terriblement proche ... Et la réalité s'était révélée bien différente de ce qu'elle avait imaginé alors qu'elle n'était qu'une jeune elfe innocente, courant à travers la forêt à la recherche d'un chevreuil à apprivoiser, ou d'un oiseau avec qui converser à l'ombre d'un chêne. Elle se fit mentalement la promesse d'apporter quelques conseils à ces âmes vaillantes, si toutefois on pouvait vraiment conseiller ces jeunes guerriers n'ayant en tête que la gloire des batailles. Khornya pressa le pas. Le plus urgent était de retrouver la trace de son amie.
La petite auberge était pareilleà ses souvenirs. Si étrangement semblable, même, que Khornya se demanda si elle n'avait pas fait un bond dans le passé. Les visages qui l'accueillirent la persuadèrent du contraire : si peu de rides étaient apparues (et c'était sans surprise pour des elfes), les regards avaient acquis une sagesse, une maturité qu'ils ne possédaient pas autrefois.
"Khornya ?"
_ Ca alors, quelle surprise !
Khornya identifia immédiatement l'homme et la femme qui avaient parlé, deux amis de longue date de ses parents. Elle les embrassa chaleureusement.
_ Hélas, ce n'est pas pour passer des vacances que je suis revenue ...
Le regard qu'échangèrent ses interlocuteurs l'informa qu'on devait probablement lire l'inquiétude sur son visage comme dans un livre ouvert.

Ce soir là, Khornya erra de longues heures dans la forêt de son enfance. Personne au village n'avait pu la renseigner sur le sort d'Ellessar. Evidemment. Pourquoi serait-elle rentrée ici ? Khornya avait avant tout espéré réveiller de vieux souvenirs qui la rapprocheraient de son amie dont elle était séparée depuis si longtemps. Et que peut-être, elle la sentirait à nouveau, avec plus de précision cette fois. Mais si les souvenirs abondaient, la voix d'Ellessar n'emplissait pas son esprit. "Quelle surprise !" pensa Khornya. "Qu'est-ce que je m'imaginais ? Q'une vision allait m'apparaître et me guider jusqu'à elle ?!" Ayant retrouvé un endroit où elle aiamait être dans son enfance, elle décida d'y passer la nuit : peu après elle dormait blottie contre Tigrou, la tête réfugiée au creux de la chaude fourrure, le sommeil agité par tout ce que sa mémoire avait enfoui au plus profond d'elle-même.

Le vent soufflait terriblement fort, ce soir là. Au bord de la falaise, elles regardaient la mer. Les vagues s'écrasaient dans un tourbillon d'écume à une vingtaine de mètres en dessous d'elles. Les rafales étaient si puissantes qu'il était impossible de s'entendre parler, mais elles s'en fichaient. Elles n'avaient pas besoin de se parler. Main dans la main, plus rien d'autre ne comptait.
Ellessar posa sa tête sur l'épaule de Khornya, qui entoura doucement ses épaules de son bras. Elle ferma les yeux un instant. Elle se sentait si vivante, elle crût même que son coeur allait exploser. Elle n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi fort auparavant. Du bout du doigt, elle entortilla une mèche des cheveux d'Ellessar, qui releva la tête et lui sourit. Ses yeux verts murmuraient doucement, comme une berceuse que seul le coeur de Khornya pouvait entendre. Celle-ci resserra son étreinte, et lui déposa un baiser sur le front.

Khornya était assise dans la neige, au bord de la falaise. Le précipice était impressionnant. Toute chute serait fatale, pensa sombrement la chasseuse.
Mais la vue était magnifique. Le soleil levant illuminait un pic enneigé, et le ciel était déjà d'un bleu éclatant. Khornya respira à pleins poumons l'air pur de la montagne, et se laissa envoûter par le charme du paysage. Non loin, Tigrou s'amusait à pourchasser un petit lapin, d'un blanc aussi pur que la neige des sommets. La pauvre créature courait en tous sens pour échapper au prédateur qui apparaissait toujours avec une incroyable rapidité en travers de sa route. Quand le soleil eût finalement percé au-dessus des montagnes, Khornya se leva à regret. Ces instants de méditation, isolée en pleine nature, étaient son plus grand bonheur. Elle saisit les rênes de son sabre-de-givre et s'apprétait à se mettre en selle, lorsqu'une jument alezane déboula au galop du sentier qu'elle avait emprunter pour venir. La cavalière arrêta sa monture à proximité de l'elfe, et ôta son casque, révélant des cheveux noirs et courts. Elle était très masculine, et ses yeux brillaient de la flamme des guerriers.
"Khornya ?"
La chasseuse ne put réprimer son étonnement. Qui était-ce ? Ses yeux bleus lui paraissaient familiers, mais impossible de se rappeler son nom. Visiblement, la cavalière avait compris que Khornya ne la reconnaissait pas. Elle n'eût pas l'air vexé, seulement inquiet.
"Enfin Khornya, c'est moi, Kellya !"
Kellya ... Khornya fut comme frappée par la foudre. Elle n'avait pas reconnue Kellya ? Dans quel état s'était-elle mise pour qu'une chose aussi improbable arrive ? Depuis combien de temps était-elle là, pour commencer ? Ses souvenirs étaient si vagues ... Elle avait cherché Ellessar partout, interrogé des dizaines de personnes, et à chaque fois elle avait perdu un peu plus d'espoir. C'est tout ce dont elle se rappelait. Plus d'espoir. Ellessar, disparue.
"A Long-Guet, ils m'ont dit que je te trouverais ici, que tu errais dans la région depuis quelques jours déjà ..."
Khornya resta muette. Seuls ses yeux trahissaient sa détresse grandissante.
Kellya semblait mal à l'aise, et cherchait à croiser le regard de celle qui avait si longtemps combattu à ses côtés au sein des Etoiles de l'Alliance.
"Khornya, Alläna est morte."
Kellya avait dit cela d'une seule traite, et Khornya, sous le choc, ne comprit pas tout de suite. Le temps avait comme suspendu son cours. Ce n'était pas possible.
"Elles nous a quittés dans l'honneur, sur le champ de bataille, elle s'est battue si fièrement, elle n'a pas abandonné tu sais ..." continua Kellya qui tentait visiblement de retenir ses larmes.
Khornya, le visage blême, posa sa main sur l'épaule de son amie. Tout son corps lui paraissait étranger.
"Je ne devrais pas pleurer, sanglotta Kellya, ce n'est pas digne d'une guerrière !"
Khornya ne trouva même pas le courage de la réconforter. Au bout de quelques minutes, Kellya sécha ses larmes et lui annonça qu'elle allait reprendre la route. Au moment de se mettre en selle, elle se retourna et dit d'un ton neutre : "Sa tombe est au Goldshire."
Elle partit sans se retourner.

Toute la journée, Khornya erra dans la montagne. Ce n'est que le soir, épuisée, qu'elle rentra à Long-Guet. Elle n'adressa la parole à personne, et s'enferma dans la chambre d'auberge qu'elle avait louée pour la nuit. Allongée sur le lit, elle ne put contenir ses larmes. Tigrou se blottit contre elle, rassurant, mais elle ne contrôlait plus le flot de tristesse qui l'envahissait. Elle qui était toujours si fière, et qui avait appris à cacher ses émotions aux autres au point de parfois paraître insensible, elle qui n'avait besoin de personne, elle qui était la force incarnée, comme une enfant elle pleurait toutes les larmes de son corps.
Tous la quittaient, les uns après les autres. D'abord elle avait perdu ses parents, morts au combat. Recueillie par le tanneur de Dolanaar, elle avait grandi seule, préférant la compagnie des animaux de la forêt à celle des enfants de son âge. Et puis elle avait rencontré Ellessar, qui elle aussi l'avait quittée ; Khornya s'était alors endurcie, et avait vécu plus solitaire que jamais, parcourant le monde avec Tigrou. Alläna avait surgi sur sa route, et lui avait tendu la main. Elle avait réussi à réchauffer le coeur de Khornya qui était devenu plus froid que la glace. Maintenant elle était morte. Et Ellessar ... Ellessar était sûrement morte elle aussi.

D'un coup sec sur les rênes, Khornya fit arrêter sa monture, aux aguets. Le silence inquiétant de Gangrebois régnait. Il lui semblait pourtant avoir entendu une voix ...
La boule de feu la manqua de peu. Elle mit promptement pied à terre et banda son arc, Tigrou prêt à bondir. Non loin du chemin, un combat faisait rage. Elle se rapprocha discrètement, ne souhaitant pas risquer d'intervenir dans une querelle qui ne la concernait pas, et mettre sa vie en danger inutilement. Elle se glissa derrière des buissons et observa. Une drôle de petite créature vêtue d'une robe tentait de se défendre contre trois gigantesques démons, à coup de sorts des plus étranges. Khornya bondit. Peu importe qui c'était, ce petit gnome avait besoin d'aide. Tigrou, toutes griffes dehors, se jeta dans la mêlée, tandis que la chasseuse disposait des pièges autour de ses cibles. Une ou deux flèches bien placées les attirèrent dedans, et avec le gnome, qui semblait très puissant, ils vinrent à bout des démons. Khornya fit aussitôt demi-tour et se dirigea vers sa monture, considérant qu'elle avait fait son devoir.
"Attendez !"
Le gnome, hors d'haleine, l'avait rattrappée.
"Laissez-moi vous remercier. Mon nom est Ewilisius."
Khornya s'inclina.
"Je suis Khornya." répondit-elle d'un ton sans réplique. Elle voulut repartir, mais Ewilisius la regardait si intensément, d'aussi bas qu'il était, qu'elle fut comme paralysée.
"Je vous dois une fière chandelle !"
Khornya fit un signe de la main, pour lui signifier que ce n'était rien, mais il insista pour lui rendre la pareille. Elle grogna intérieurement. Voilà qu'elle avait un gnome accroché à ses chausses ! Et il ne lâchait pas prise, le bougre ! Khornya, avec sa suspicion naturelle, avait franchement l'impression qu'il profitait de sa protection plus qu'il la protégeait, elle. Enfin.
L'Ewilisius en question s'agitait dans tous les sens. Il ne tenait pas en place ! Elle en était toute perturbée. Le gnome parlait de culte de Jaedenar, de démons, et d'un tas de choses qui restèrent plutôt obscures pour Khornya. Bientôt il l'avait embarquée dans sa folie, et ils combattirent côte à côte les démons de Gangrebois. Avec succès. Peu à peu, Khornya s'habituait à la compagnie du gnome. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas eu de compagnon de voyage ! Il était bruyant, certes, mais gentil. Si la chasseuse restait silencieuse la plupart du temps, Ewilisius faisait la conversation pour deux. Khornya songea même un instant à le bâillonner ... Sans se l'avouer, elle s'attachait profondément au petit gnome.
Khornya reprenait vie. Elle qui n'avait plus goût à rien, elle avait à présent un gnome à protéger.

Quelque temps après leur rencontre, Ewilisius voulut présenter sa reine à Khornya, qui accepta. C'est ainsi qu'elle fit la connaissance d'Ansaldia Lynoris, qui dans son immense bonté lui fit une place au sein de son royaume. Khornya avait de nouveau une famille, des gens à aimer.
Ansaldia lui imposait naturellement le respect, elle était toujours un peu intimidée en sa présence. Elle aima tout de suite sa jeune soeur Evalia Lynoris. C'est d'ailleurs elle qui lui présenta Elynn ...

Lorsque Khornya vit Elynn pour la première fois, son coeur se déchira dans sa poitrine. La jeune aveugle lui rappelait tant de choses ... Khornya l'aima au premier regard. La pauvre petite avait tant besoin d'amour, et Khornya voulait tant donner ! Elle promit de l'entraîner en tant que chasseuse, et de s'occupper d'elle. Le soir de leur rencontre, elle papotaient déjà comme deux amies de longue date, sur le bord d'un lac de Teldrassil. Khornya était effrayée par la facilité avec laquelle Elynn lisait dans son coeur. Et ses magnifiques yeux verts ressemblaient tant à ceux d'Ellessar ... Khornya avait le coeur gros, et elle avait totalement confiance en Elynn, mais elle n'était pas prête pour en parler ... Du moins, pas de tout. Elynn ne lâchait pas prise pourtant, et voulait absolument l'aider ! Elle lui avait alors parlé d'Ellessar et d'Alläna, pour la rassurer. Seule Elune sait ce qu'elle se serait imaginé sinon ! Lorsque la voix de Khornya se brisa au nom d'Ellessar, Elynn la prit doucement dans ses bras, et lui promit de l'aider à la retrouver, avec l'aide d'Ansaldia. Khornya n'était plus seule.

Alors là le passage avec Ewi m'a fait crouler de rire.

Bravo !

Hihi sacré petit bout de gnome il m'a tellement faire rire dès le début, il ressemble à rien
Bravo à toi Toffu, d'avoir lu jusque là !

............................... attention au tigrou en peluche .... c pas vrai et le tulkrit en demon tu la vu? ... ^^ quand je tai recontre je faisait pas la consersation pour 2..... ^^ rappelle toi .... pour ssuivi par 3 demon les ayant battu 2/3 et toi qui a buter le dernier...... ^^ pis ensuite ta eu une quete a finir sur des gros elite a constellas..... et tu est venu et on s'est marre pis apres de ettofe lunaire en etoffe lunaire ^^ ansaldia ta vu et jai delcare tes prouesse vla ma version.....

ps : toffu ..... taura aussi ta minute ridicule....

Hihi j'ai ptet un peu enjolivé mais pas tant que ça ! T'es trop chou mon ptit ewi !
*kisu*

mon rp tu verra tu aura vraiment ta place de gloire ^^ sans dec

j'ai hâte de voir ça !

^^ tout le monde aura sa place le sul prob c que jessaye de donner la meme importance a chacun dans ceux que je connais que jadore et dautre que je veut faire connaitre je trouve que c cool de faire melanger nos rp! ^^

juste en passant le prochain qui se fou de ma geule regarde laq uote

ATTENTION AU TULKRIT !! demon surpuissant